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L’Assemblée des citoyen.ne.s du monde et le rôle de Democracy International

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L’Assemblée des citoyen.ne.s du monde et le rôle de Democracy International

01-11-2021

La conférence des Nations Unies sur le réchauffement climatique 2021 (COP26) se tiendra cette année à Glasgow du 31 octobre au 12 Novembre. C’est l’occasion pour les différentes parties, allant des pays, aux membres de la société civile en passant par des entreprises de combiner leurs efforts pour élaborer une stratégie en vue d’atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris et la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques. La conférence de cette année est révolutionnaire, parce que pour la première fois les citoyen.ne.s auront la chance d’être inclus.e.s et d’exercer une influence par le biais de l’Assemblée mondiale. C’est une étape majeure qu’entreprennent les Nations Unies pour réduire le déficit démocratique au sein de l’organisation en permettant aux citoyen.ne.s de formuler des propositions et des recommandations sur un enjeu tel que le changement climatique qui les affecte directement.

L’Assemblée des citoyen.ne.s du monde est un projet ambitieux qui vise à donner une voix aux citoyen.ne.s lors de la COP26. Elle a deux instances principales : une Assemblée principale et des assemblées communautaires, qui sont confrontées à la question : Comment l’humanité peut-elle répondre aux crises climatiques et écologiques d’une manière juste et efficace ? D’un côté, l’Assemblée principale est composée de 100 membres qui représentent des échantillons de la population mondiale. Les membres principaux sont choisi.e.s par un système de tirage au sort qui repose sur la base de données de la NASA sur la densité de population humaine. 100 endroits du monde entier sont sélectionnés à partir d’un système de loterie, sur la base duquel des participant.e.s ont été recruté.e.s. Un de ces points s’est trouvé être à proximité de Cologne ; Democracy International a été contacté par l’Assemblée mondiale pour l’aider à recruter des participant.e.s potentiel.le.s. Nous nous sommes rendu.e.s dans les rues pour trouver des membres potentiel.le.s et nous avons utilisé l’effet boule de neige pour établir d’autres contacts et s’assurer que notre échantillon soit diversifié. La membre allemande de l’assemblée principale, Helganna Trantes a été choisi.e par tirage au sort parmi les participant.e.s potentiel.le.s. La méthode de sélection a permis aux organisateurs.rices de l’Assemblée mondiale de rendre l’Assemblée principale autant représentative du profil démographique de la population mondiale que possible ; par exemple 70% des membres gagnent $10 par jour ou moins. Dans l’ensemble, les membres représentent proportionnellement la population mondiale selon des critères de genre, d’âge, géographiques, de leur attitude vis-à-vis du réchauffement climatique et du niveau d’éducation. 

Dans la perspective de la COP26, les membres de l’Assemblée principale ont reçu des informations de la part d’expert.e.s et de la documentation sur les crises climatiques et écologiques. De plus, ils.elles se sont réuni.e.s lors de rendez-vous hebdomadaires pour échanger sur le sujet avec l’aide des animateurs.rices et de l’organisation d’accueil. En tant qu’organisation chargée de supervision, notre tâche consistait à fournir un soutien technique à la membre allemande de l’Assemblée et à l’aider pour les traductions au besoin. Tous.tes les participant.e.s ont reçu une allocation leur permettant de participer. Les membres se sont retrouvé.e.s deux à trois fois par semaine en petits groupes lors de sessions de délibération de trois heures. Une fois par semaine les 100 membres se sont réuni.e.s au cours d’une session de trois heures, où ils.elles ont échangé des discussions qu’ils.elles ont eues au sein des groupes et ont développé leurs idées et recommandations. L’objectif final de ces sessions était que les participant.e.s rédigent une proposition à l’intention des dirigeant.e.s mondiaux.les sur comment répondre aux crises climatiques et écologiques d’une manière juste et efficace. L’identité des membres est confidentielle, mais ceux.lles qui étaient prêt.e.s à révéler leurs informations personnelles et leur visage ont pu accéder à la loterie. De nouveau grâce à une sélection, 10 personnes de l’Assemblée mondiale ont été choisi.e.s pour présenter les recommandations du groupe lors de la COP26 le 1er Novembre. Helganna était une des personnes qui a participé au tirage au sort et a été choisie pour être l’une des présentatrices de la COP26. Les propositions des membres seront aussi publiées dans le rapport final de mars 2022 et ils.elles recevront une réponse officielle à l’issue du processus de la COP26 des Nations Unies. 

En outre, les assemblées communautaires donnent aux individus du monde entier la possibilité de prendre également part au processus. Par exemple, les personnes qui ont des intérêts communs peuvent former leur propre assemblée communautaire, s’informer sur le sujet de la même manière que les membres de l’Assemblée principale et avoir la chance de prendre part au processus de décision mondial. Les recommandations des assemblées communautaires seront aussi incluses dans le rapport final de mars 2022. 

Après que les membres de l’Assemblée mondiale aient introduit les propositions issues de leurs délibérations, Helganna a fait part de sa réflexion à l’équipe de Democracy International, qui l’a soutenue et continuera de la soutenir dans cette aventure. Elle était intéressée par le thème du changement climatique bien avant sa participation à l’Assemblée mondiale. Helganna a aussi travaillé dans le domaine agricole biologique et a de vastes connaissances dans la restauration des forêts et la préservation de la planète. Elle a été témoin de l’impact dévastateur du changement climatique et a entrepris d’elle-même des actions pour lutter contre ce phénomène. Par exemple, depuis que les températures augmentent, Helganna a remarqué que les arbres sur les parkings souffraient. C’est pourquoi elle a commencé à les arroser. Elle le fait depuis déjà trois ans. Au début, elle le faisait seule, parce que cela était important à ses yeux. Depuis, cela s’est transformé en véritable mouvement. De la même manière nous espérons tous que l’Assemblée mondiale – qui est née de la nécessité de faire entendre les voix des citoyen.ne.s sur la scène internationale – se développe et ouvre l’arène de la prise des décisions aux citoyen.ne.s sur le long-terme. 

Concernant le rôle des assemblées citoyen.ne.s en tant qu’outil de lutte contre le changement climatique, Helganna a noté que c’est « un avantage que les citoyen.ne.s soient appelé.e.s à participer davantage et que leurs opinions soient entendues. Et lorsqu’elles sont entendues, que leurs opinions soient prises en compte. » Elle a ajouté que « les assemblées citoyennes ne sont pas seulement pour le climat. Elles pourront à l’avenir être utilisées pour d’autres sujets également. Ce sont des instruments qui permettent aux citoyen.ne.s d’être entendu.e.s. L’Assemblée mondiale est un bon projet pilote, nous verrons comment il peut évoluer. » En outre, Helganna a souligné que l’Assemblée mondiale a mis en avant plusieurs exigences essentielles lors de la COP26, dont la plus importante pour elle est que nous devons prendre conscience que « nous ne vivons pas sur la planète Mars, nous vivons sur la Terre. Et cette terre nous nourrit, elle nous procure notre air et tout le reste. Nous ne devrions pas traiter ainsi, ce qui nous maintient en vie. Nous pouvons utiliser les meilleures techniques et consacrer tous nos efforts : financiers, intellectuels, avec tout ce que nous avons. Nous pourrions essayer cela. Nous ne l’avons pas encore essayé. Si quelqu’un répond qu’il n’y a pas assez d’argent – c’est insensé, nous en génèreront. Par exemple, avec une taxe sur les transactions de 0.01 pourcent. Nous avons l’argent. Il y a suffisamment d’argent sur Terre. Ce n’est pas là le problème, c’est ce que nous en faisons. Il faut aussi tenir les acteurs mondiaux responsables de leurs actes. » Helganna est seulement une des 100 participant.e.s, qui ont tous fait des recommandations précieuses et qui ont formé ensemble sur la base de recommandations sur lesquels ils se sont accordés, la Déclaration des peuples pour l’avenir durable de la planète Terre. 

Les Nations-Unies est le forum mondial où les défis qui affectent les individus, tels que le changement climatique, sont traités et des stratégies et solutions sont élaborées. L’Assemblée mondiale est un projet ambitieux qui ouvre les portes des Nations-Unies aux acteurs non étatiques capables d’influer par leur contribution sur la formulation des résolutions concernant un enjeu mondial, le changement climatique. Susan Nakyung Lee, l’une des organisateurs.rices de l’Assemblée mondiale déclare que « le projet est né de la prise de conscience qu’il manque actuellement une pièce maître de la gouvernance mondiale, une plateforme capable de concentrer et amplifier de manière authentique les voix des citoyen.ne.s.  C’est ainsi que nous avons créé ce projet, afin qu’il devienne sur le long terme une structure permanente qui agit tel un nodule, amenant l’intelligence civique à tous les différents nodules qui existent déjà dans la gouvernance mondiale - comme la COP. » Nous ne pourrions pas être plus en accord avec cette déclaration ! A ce sujet, Caroline Vernaillen, responsable du développement d’une communauté mondiale chez Democracy International, a commenté que « l’Assemblée mondiale est un projet pilote important pour comprendre comment les perspectives des citoyen.ne.s qui ne sont pas traditionnellement entendues peuvent être intégrées dans la gouvernance mondiale. Au cours des dernières années, nous avons observé plusieurs assemblées citoyennes au niveau national dans différents pays du globe. Toutes ont contribuer à prouver que les citoyen.ne.s « lambda » sont souvent plus enclin et plus efficace que les gouvernements pour traiter des sujets politiquement sensibles ou sans issue. Le défi est maintenant de relier ces instruments importants facilitant le consensus aux instruments de prise de décision. » Une membre du conseil d’administration de Democracy International, Erin Mayer, qui travaille en tant que consultante sur des questions énergétiques a aussi suivi le projet de l’Assemblée mondiale de très près et a fait la remarque pertinente suivante : « une manière de rendre l’Assemblée mondiale plus influente et décisive est de la combiner avec la démocratie directe. Le souverain, le peuple, ne devrait pas se limiter à un rôle consultatif. Il doit avoir le dernier mot par le biais de référendums contraignants. Les assemblées citoyennes permettent une discussion plus délibérative tant qu’elles sont effectives et basées sur un minimum scientifique. »

De plus, les dirigeant.e.s mondiaux.les ont aussi réalisé l’importance de l’Assemblée mondiale. Par exemple, la première ministre d’Ecosse, Nicola Sturgeon a dit dans son discours à la COP26 que nous avions besoin d’une Assemblée des citoyen.ne.s du monde parce que « souvent les meilleures idées, les meilleures solutions, et les pressions les plus fortes viennent des citoyen.ne.s et des communautés. Si les dirigeant.e.s, comme moi-même, vous entendons, que nous écoutons véritablement les voix de la population du monde entier, je pense que cela peut mener et devrait mener à des résultats plus justes et des résultats qui sont davantage respectés par ce dont la vie est impactée. » La ministre Sturgeon a évoqué la question importante de l’écoute. Oui, les citoyen.ne.s ont une chance de s’exprimer, mais ils.elles doivent maintenant être entendu.e.s. Bien trop souvent, les recommandations des assemblées citoyennes ne sont pas suivies. Au niveau national, nous pouvons prendre exemple sur le processus irlandais, où plusieurs propositions des assemblées citoyennes ont été soumises au vote populaire lors d’un référendum (à l’exception toutefois des recommandations sur le changement climatique). Nous souhaitons donc que les dirigeant.e.s mondiaux.les prennent sérieusement la Déclaration des peuples pour l’avenir durable de la planète Terre qui a été adopté par l’Assemblée mondiale et placent ses recommandations au centre des négociations sur des objectifs climatiques plus rigoureux. Si les assemblées citoyennes sont destinées à devenir une part permanente de notre structure mondiale, nous aimerions que l’Assemblée générale des Nations Unies ou le Conseil de sécurité s’engagent à discuter des recommandations des citoyen.ne.s et adoptent en retour une résolution. 

 

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