La coalition mondiale pour la démocratie

"Citoyens indignés, réclamez la démocratie directe!"

"Citoyens indignés, réclamez la démocratie directe!"

28-11-2012

On Friday, 30 November, our spokesperson Cora Pfafferott participated in a panel discussion on the topic “Social protests in the 21st century” at the Goethe-Institut in Toulouse, France. The other guests on the panel were the Tunisian human rights defender Sihem Bensedrine and the Spanish journalist of El Páis, José María Martí Font. The debate opened with a keynote address by each participant. In her remarks, Cora Pfafferott demonstrated the importance of direct democracy to solve social conflicts and to arrive at a better society, using the examples of “Stuttgart 21” in Germany in 2010 and 2011 and the protests against the European Union’s current austerity measures. Below you can read her speech, "Citoyens indignés, réclamez la démocratie directe!"


Mesdames, et messieurs, Chère Madame Neubert, Chers professeurs du Goethe-Institut Toulouse, Chers étudiants et étudiantes,

Merci pour votre invitation. Je me réjouie d’être aujourd’hui avec vous au Goethe-Institut de Toulouse, pendant les journées “Participation et Démocratie”.

Je suis venue de Cologne en Rhénanie, en Allemagne de l’Ouest, où je vis et où je travaille pour „Democracy International“. C’est un réseau international des activistes qui luttent pour la démocratie directe. Nous luttons pour la participation des citoyens aux décisions politiques dans les pays et dans les organisations transnationales, comme l’Union Européenne.

La “Rhénanie” où j’ai aussi grandi, a connu une grande influence française. Napoléon occupait la Rhénanie en 1794, c’est pourquoi il y a quelques mots français dans la langue allemande de ma région, le patois Rhénan (rheinisch). Par exemple, on dit “trottoir”, “portemonnaie” et “jalousies”. Mais ce sont seulement quelques mots, ça ne suffit pas pour parler la langue française comme une langue maternelle. Alors, pour discuter avec vous je vais utiliser le français qui j’ai appris à l´école pendant 6 ans. Et je vais aussi utiliser le français que j’avais appris quand je vivais à Bruxelles de 2009 à 2012.

En fait, parlant des protestations  sociales et de la démocratie, les années au début de cette nouvelle décennie ont été cruciales et sont déjà aujourd’hui historiques. Il y a le printemps arabe, les protestations  dans les pays du Nord de l’Afrique et les protestations  en Espagne „15M“. 

Moi, je ne vais pas parler de ces sujets, car à cette table ronde, nous avons déjà des témoins,  comme vous, Mme Bensedrine et vous, Monsieur Ben Gharbia et vous, José María Martí Font. Je suis consciente que les situations ne sont pas tout à fait comparables. Les pays arabes sont à la recherche de la démocratie. La population est prête à prendre les grands risques. En Allemagne la démocratie représentative est établie depuis 60 ans. Alors les problèmes sont ailleurs.  

En tant qu’ Allemande, je voudrais donner un aperçu de la situation allemande concernant les protestations  sociales. En tant qu’Européenne je vais parler aussi des  développents  au niveau Européenne. Et ça, c’est mon appel: “Citoyens indignés,  réclamez  la démocratie directe!” 

Les protestations sociales en Allemagne au début de cette nouvelle décennie

Pour illustrer les protestations sociales en Allemagne, il y en a quelques exemples :

En Automne 2010 les gens protestaient contre la continuation des centrales nucléaires, il y a avait des contestations contre la construction d’un nouveau aéroport gigantesque à Berlin et, pendant l’année 2010 il y avait  aussi les protestes contre « Stuttgart 21 ». 

En fait, je voudrais utiliser l’exemple de Stuttgart 21, qui est devenu un symbole des protestations pendant ces années pour vous montrer que la démocratie directe peut éviter les conflits sociales et montrer à la démocratie représentative ce que les veulent citoyens.

En été et automne 2010 il y avait des protestations sociales à Stuttgart, la capitale du land « Baden-Württemberg ». Les citoyens descendaient dans les rues de Stuttgart et protestaient contre la reconstruction de la  gare. « Stuttgart 21 », où aussi « S21 », ce sont le nom et l’acronyme pour un projet gigantesque ferroviaire. Le but était de transformer la gare terminus pour qu’elle fasse  partie d’une ligne trains rapides entre Paris et Budapest. Pour arriver  à ce but, il aurait fallu démolir l’ancienne gare et abattre les arbres du parc centrale « Schlosspark ».

Le projet était supporté conjointement par la Deutsche Bahn (équivalent de la SCNF), la République fédérale d'Allemagne, le land Bade-Wurtemberg, la région et la ville de Stuttgart. – Mais ces institutions avaient fait le mauvais calcul, elles n’ont pas tenu compte des citoyens et des citoyennes,  qui descendaient dans les rue et protestaient très bruyamment  contre l’abattage des arbres et les coûts extraordinaires  entrainés par le projet.

Des milliers citoyens qui descendaient dans les rues de Stuttgart et qui manifestaient chaque lundi par semaine, c’étaient les citoyens allemands qui étaient indignés. C’étaient les citoyens qui n’ont pas accepté les décisions faites par les hommes et femmes élus. C’étaient les citoyens qui avaient marre de la démocratie représentative.

Et moi je vous dis, c’est par la démocratie directe que l’on peut demander l’opinion des citoyens avant de commencer des grands projets de construction par exemple. Il faut s’en servir de la démocratie directe et en même temps, les hommes et femmes politiques doivent se plier aux décisions de la démocratie directe.

Concernant le projet « Stuttgart 21 », je peux vous dire qu’il y avait déjà une initiative citoyen au niveau communal en 2007. Il y avait plus de 20 000 (67 000) signatures qui demandaient un référendum (Bürgerentscheid) concernant ce projet. Mais la ville de Stuttgart a refusé ce référendum pour des raisons juridiques : L’organisation communale de la ville de Stuttgart interdisait cette forme de démocratie.[1] –  en même  temps, les contrats pour la reconstruction du gare étaient déjà fait et préparés.

Cépendant, très tardivement, en novembre 2011, il y avait un référendum lancé par le nouveau gouvernement de Bade-Wurtemberg qui était composé par des Vertes et des Social-démocrates. 18 mois plus tard, la majorité des citoyens de Bade-Würtemberg a voté pour la nouvelle gare. Après beaucoup de manifestations, après beaucoup d’intervention de la police, le conflit Stuttgart 21 était résolu.

Le résultat du référendum était une surprise pour la population de Bade-Wurtemberg et les médias. Le raisonnement des gens qui ont voté pour Stuttgart 21, était pragmatique : comme le projet a déjà commencé et  comme il a déjà engendré beaucoup de frais.

Pour nous, les activistes de la démocratie directe, le cas de Stuttgart était un succès. Nous avons montré qu’avec la démocratie directe on peut résoudre les conflits et générer légitimation et acceptation parmi la population. Alors, Stuttgart 21 n’était pas seulement un projet d’une gare gigantesque, mais aussi c’était un projet gigantesque pour la démocratie. Avec Stuttgart 21, nous avons gagné beaucoup de gens qui à cette période là, étaient sceptiques face à la démocratie directe.  

Les protestations sociales montrent  une chose : la crise de la démocratie représentative

C’est l’exemple de Stuttgart 21, mais aussi les sondages qui montrent que les citoyens n’acceptent plus les décisions politiques des élites. Beaucoup des citoyens en marre de la démocratie répresentative. Ils ont marre d’être exclus des décisions fondamentales.

Les sondages pour l’Allemagne soulignent ces faits: Selon un sondage de l’année 2006 de Forsa - un institut de sondage d'opinion très connu en Allemagne -, 82% des Allemands pensent qu’ils n’ont plus d’influence sur la politique. Seulement 5 % pensent que la participation aux élections garantit une influence sur la politique. En même temps, selon un sondage d’Emnid  en été 2011, 82% des Allemands veulent la démocratie directe.[2]

Pour la paix sociale en Europe avec la démocratie directe !

Les citoyens ont également le sentiment de ne plus avoir de pouvoir politque étant donné que des compétences sont de plus en plus transférées  du niveau national au niveau europééen.Ce transfer se passe sans aucune légitimation démocratique. Ceci m’amène à la deuxième partie de mon discours.

Le sentiment d’exclusion s’est montré particulièrement pendant la crise financière de la zone Euro: Pour sauver des pays comme la Grèce, le Portugal, l’Irlande et l’Espagne de la faillite, Mme Merkel, Messieurs Sarkozy et Hollande et Monsieur Monti créent les nouvel institutions – le 8 Octobre 2012, le mécanismeeuropéendestabilité, oú « MES » est entré en vigueur. Cette nouvelle institution aide les pays financièrementmais en même temps les pays sont forcés d’adapter une politique d’austérité qui affecte particulièrement les milieux défavorisés. Cette politique européenne cause les protestes protestations sociales dans les pays.

Il n’y avait qu’un seul pays qui a ratifié le MSE par référendum. Dans tous les pays de la zone Euro, c’étaient les parlements et les gouvernements qui ont ratifié le MES. Et ça, c’est le problème !

L’Europe peut seulement prospérer et maintenir une paix sociale si les citoyens sont inclus dans les décisions  politiques. C’est exactement ce que je dis 10 jours avant le prix Nobel soit décerné à l’Union Européenne. Pour garantir et faire progresser la démocratie en Europe et pour assurera paix sociale, Democracy International – l’organisation pour laquelle je travaille – demande une convention européenne qui permet aux citoyens, aux groupes civils et aux hommes et femmes politiques de discuter ensemble quel sort de l’Europe est la forme de gouvernance économique et financières qu’ils souhaient avoir.

En 2001/2002 il y avait déjà une convention sur l’avenir de l’Union Européenne, et les référendums en Espagne, France et Irlande suivaient. Vous vous souvenez peut-°être, c’était Valérie Giscard d’Estaing qui  a présidé cette convention européenne.

Avec tous les changements institutionnels qui interviennent en Europe, devant l’ampleur de la crise financière et protestations sociales en Grèce, en Espagne et le Portugal, une convention est nécessaire en Europe. Et aussi, les référendums sur le résultat de la convention européenne sont nécessaires pour assurerer la légitimation démocratique des citoyens européennes. 

Fin

Je suis arrivée à la fin de mon discours. Avec les aperçus  que je vous ai donnés de la situation en Allemagne et en Europe j’ai démontré l’importance  de la démocratie directe. La démocratie directe est le moyen dans une société qui permet aux citoyens de vivre avec dignité.

Je vous remercie pour votre attention et je me réjouie de discuter avec vous maintenant. 

Further information by Goethe-Institut Toulouse, www.goethe.de/ins/fr/tou/de10103390v.htm

 


[2] Lachmann, Günther: Schafft Demokratie! Politik aus der Gesellschaft für die Gesellschaft, 2012, p.30ff.

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